Login

Le plan « silos » accélère les projets de constructions chez les collecteurs. Concevoir aujourd'hui le silo à grains de demain

Le plan « silos » est l'occasion de repenser techniquement, économiquement et énergétiquement les installations de collecte et de stockage. D'autant que se profile le nouveau régime d'enregistrement, applicable très prochainement.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Un an après son lancement, le plan « silos » commence à prendre de l'ampleur. « Depuis cette année, nous recevons de la part de nos négociants adhérents pas mal de demandes d'accompagnement pour le montage des dossiers », témoigne Fabien Vallaud, chargé de mission agrofourniture et logistique à la FNA. De son côté, Coop de France-métiers du grain vient d'éditer un guide de conception des silos (1).

« Quand on construit un silo, c'est pour les cinquante ans à venir », rappelle Florent Varin, directeur sécurité, environnement et risques industriels de l'organisation. Le plan « silos » est l'occasion d'intégrer dans les nouvelles constructions un certain nombre d'avancées technologiques en matière de travail et de conservation des grains, d'éco-conception ou encore de sécurité du personnel.

Pour Florent Varin, « la technique, l'économie et la sécurité du personnel doit se faire de manière complémentaire. Attention aux solutions pas chères, mais qui nécessitent davantage d'entretien », prévient-il. « On choisit des gammes d'équipement médium, pour ne pas exploser les coûts, tout en restant dans des niveaux qualitatifs corrects », signale Luc Doridam, responsable technique et HSE, chez Acolyance. Romain Tempez, de Noriap, est réaliste : « Nous nous attelons davantage aux économies d'énergie qu'à l'intégration sur le site d'énergies renouvelables (photovoltaïque, éolien) ou qu'au traitement des eaux par phyto-épuration, qui augmentent les coûts d'investissement et risquent d'amplifier la complexité administrative. » Exemples : ventilation mieux dimensionnée et mieux conduite, optimisation de l'éclairage, variateurs de vitesse sur les moteurs..., « si tant est que la conservation des grains n'est pas dégradée », nuance Luc Doridam. « Il faut commencer à réfléchir à optimiser l'impact CO2 », appuie de son côté Olivier Parent, directeur d'exploitation chez Vivescia.

Sous-traiter la préétude de faisabilité

La phase de préconstruction se révèle bien plus ardue que la construction en elle-même. Localisation, réglementation, capacité de stockage, taux de rotation, type d'utilisation et nombre de variétés à stocker..., « il ne faut pas faire l'économie de se poser les bonnes questions au niveau des procédures administratives et de l'exploitation », alerte Luc Doridam. Cette préétude de faisabilité peut être sous-traitée. « Les quelques maîtres d'oeuvre avec qui nous travaillons nous la font gratuitement, car nous sommes dans une démarche de partenariat sur la durée », indique Romain Tempez. Puis, les ressources en interne sont mobilisées. « On implique les exploitants du silo pour définir le positionnement du silo, les temps de circulation sur le site, confirme Olivier Parent. Les responsables de projets d'investissement vont eux sélectionner les équipements parmi ceux qui marchent le mieux. » Les professionnels sont unanimes pour recommander de limiter le nombre de maîtres d'oeuvre, entrepreneurs et fournisseurs d'équipements. Mais avant même de lancer l'évaluation des besoins en interne, il est préférable de présenter l'avant-projet simplifié (APS) aux différents partenaires (mairie, DDT, conseil général, Dreal, Sdis...). « Les projets se déroulent mieux en agissant de la sorte, explique Romain Tempez. Mais, même si nous anticipons, il est très difficile de gérer les délais administratifs. » « Les relations avec l'administration se sont apaisées », tempère Olivier Parent, mais il faut toujours environ trente mois entre le choix du terrain et la mise sur pied du silo. Une simplification administrative attendue est néanmoins en vue avec la modification prochaine de la rubrique 2160 et l'introduction d'un régime d'enregistrement pour les « silos plats » de capacités supérieures à 15 000 m3 (pour lesquels la hauteur des murs retenant le grain ne doit pas dépasser 10 m).

Miser sur la modification de la nomenclature

Pour ces derniers, auparavant soumis à autorisation, la procédure administrative va être réduite de seize à cinq mois. « Le texte devrait paraître d'ici fin septembre pour une application immédiate », informe Florent Varin. Il va non seulement permettre à des silos existants de se développer, mais encourager la construction de sites jusqu'à 30 000 m3 de capacité, comprenant à la fois silos plats et verticaux, car il y a un doublement des seuils (voir infographie). La profession n'espère plus, en revanche, de modification du code de l'urbanisme pour construire des silos en zone agricole. Elle milite désormais auprès des pouvoirs publics pour un accompagnement par les services déconcentrés.

Renaud Fourreaux

(1) 182 p., 50 € HT pour les adhérents Coop de France, 360 € HT pour les non adhérents. Rens. : sandrine.loup@coopdefrance.coop

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement